C'est une révélation accablante qui vient d'être faite par le procureur de Manhattan, Preet Baharara, qui accuse Full Tilt d'avoir opéré sur le principe de la pyramide de Ponzi. D'après le Département de la Justice, les fonds déposés par les joueurs étaient utilisés pour distribuer les rémunérations des dirigeants et des substantiels bénéfices aux actionnaires alors qu'ils auraient du être détenus sur des comptes individuels sécurisés.
Les chiffres avancées par les autorités judiciaires américaines laissent pantois. Alors que l'opérateur aurait du conserver plus de 400 millions correspondant aux actifs des joueurs, les comptes de l'entreprise ne recelait que 60 millions. L'énorme différence ayant visiblement été utilisée pour assurer les rémunérations confortables des nombreux actionnaires.
A titre d'exemple, Ray Bitar (PDG et actionnaire) aurait perçu plus de 40 millions de dollars depuis 2007, alors que dans le même temps Howard Lederer recevait 42 millions, Chris Ferguson 25 millions (85 millions selon certaines informations) et Rafael Furst 11 millions. Pour l'ensemble des actionnaires, au nombre de 23, l'ensemble des rémunérations versées sur les quatre dernières années se chiffre au montant hallucinant de 443 millions de dollars !
Après cette annonce, Preet Baharara a déclaré qu'une plainte pour blanchiment d'argent et escroquerie à l'encontre de l'entreprise et surtout de ses principaux actionnaires, notamment des joueurs emblématiques comme Lederer ou Ferguson, était inévitable.
Alors que la compagnie tente de jouer sa survie devant l'AGCC à Londres, la gravité des allégations portées par le DOJ laisse difficilement présager une issue favorable pour Full Tilt et malheureusement pour les joueurs dont les fonds sont toujours bloqués. Si l'intégralité des accusations formulées était confirmées, il ne s'agirait plus simplement d'une entreprise mal gérée qui tenter de survivre après le blocage de ses actifs par le FBI, mais d'une escroquerie à grande échelle ayant lésé des milliers d'individus en connaissance de cause, élaborée par quelques uns des joueurs vedettes du poker. Un cataclysme pour le monde du poker !